Le président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), Samuel Eto’o, a donné une liste de 3 sélectionneurs au ministre des sports avant la nomination surprise de Marc Brys ce 02 avril. Remise depuis le 12 mars, cette liste, qui comporte trois grands noms, a fuité alors que la crise s’intensifie au Cameroun.
Samuel Eto’o aime faire les choses en grand. Arrivé à la tête du football camerounais en décembre 2021, l’ancienne star des Lions Indomptables tente à sa façon de redonner une lueur d’antan à la sélection nationale. Mais après l’échec cuisant de Rigobert Song, qu’il a choisi pour l’équipe nationale entre 2022 et la dernière CAN 2023, l’État camerounais a décidé de lui reprendre certains privilèges. Alors que le chef de l’État, Paul Biya, a pris la parole pour dénoncer la mauvaise gestion au niveau de la sélection, la nomination du nouveau sélectionneur a été gérée autrement cette fois-ci.
Le bras de fer entre le MINSEP et la FECAFOOT
D’après les propos de Samuel Eto’o sur France 24, tout récemment, la FECAFOOT devrait proposer une short-list de trois noms au gouvernement pour un choix final dans le processus de recrutement du successeur de Rigobert Song. Alors que les grands noms circulaient dans les papiers de la Fédération, c’est finalement, le Belge Marc Brys, inconnu de tous, qui a été annoncé le 02 avril dernier par le ministre des sports, Mouelle Kombi Narcisse.
Rapidement, l’ancien capitaine des Lions Indomptables a adressé un courrier au MINSEP pour déplorer le fait que ses propositions n’ont pas été prises en compte et que la nomination soit faite sans son aval. Ce vendredi, le ministre des sports a sorti une longue correspondance en droit de réponse à la réplique de Samuel Eto’o. D’après Kombi, les trois propositions de la FECAFOOT étaient très coûteuses pour l’État, d’où la solution Marc Brys.
« Il n’est pas sans intérêt de signaler que les trois (03) candidatures soumises par vos soins présentaient chacune des prétentions salariales exorbitantes, variant d’environ 1 milliard (1.500.000 euros) à 1,6 milliard de FCFA (2.500.000 euros) de rémunération (hors primes diverses) par an, soit respectivement en moyenne de 82 000 000 FCFA à 132 000 000 FCFA par mois. Ce qui représente des montants excessifs jamais payés à un quelconque entraîneur dans l’histoire des Lions Indomptables, » explique la correspondance du ministre des sports.
Les trois sélectionneurs proposés par Eto’o
Ce samedi, alors que le comité exécutif de la FECAFOOT se réunit, les trois propositions coûteuses d’après le ministre des sports ont fuité. D’après le courrier de la fédération daté du 12 mars dernier, Samuel Eto’o a proposé le nom de l’actuel sélectionneur de l’équipe féminine de France, Hervé Renard. Outre le technicien français, qui n’est plus à présenter sur le continent africain, la patron de la FECAFOOT a pensé aussi à l’ancien champion du monde 2006, l’Italien Fabio Cannavaro (50 ans), qui a joué dans de grands clubs comme la Juventus (2004-2006) ou encore le Real Madrid (2006-2009).
Pour le troisième nom qu’a proposé Samuel Eto’o à l’État, ce n’est autre que le vice-champion d’Afrique 2023, José Peseiro. Ancien sélectionneur des Super Eagles du Nigeria, le technicien portugais a effectivement été annoncé très proche des Lions Indomptables. Pour soutenir l’un des trois sélectionneurs que devrait choisir Mouelle Kombi, le patron de la Fédération a proposé comme sélectionneurs adjoints David Pagou et Thomas Nkono.
Malheureusement, aucun de ces noms n’a été choisi par le gouvernement camerounais et c’est finalement à un No Name, Marc Brys, que les clés de la sélection ont été confiées. Attendu au Cameroun la semaine prochaine pour parapher son contrat de 4 ans (selon les indiscrétions), le compatriote d’Hugo Broos va devoir prouver, comme le souhaite Joseph-Antoine Bell, qu’il est un vrai tacticien capable de rehausser l’image de la sélection.
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