Le sélectionneur du Cameroun, Marc Brys, nommé par le ministère des Sports, a été convoqué ce mardi matin au siège de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) pour une séance de travail. Le technicien belge a enfin eu l’occasion de rencontrer Samuel Eto’o, le président de l’instance. Cependant, la rencontre, qui n’a duré que trois minutes, a tourné au mélodrame.
Une rencontre mouvementée
Alors que la “réconciliation” après les nombreux rebondissements de cette affaire et les échanges tendus à distance semblait de rigueur au moment de la poignée de mains entre les deux hommes, avec un « bienvenue chez vous » lancé par Eto’o, les choses ont rapidement dérapé.
Eto’o s’en prend à Cyrille Tollo
Avant que les choses ne s’enveniment entre Brys et Eto’o, l’ancien joueur du Barça a d’abord eu un accrochage avec Cyrille Tollo, conseiller technique auprès du ministre, qui lui a interdit d’échanger seul à seul avec Brys. Cette interdiction a mis Eto’o hors de lui. “Ici vous n’avez pas la parole. Quand je viens au ministère, je vous respecte. Ici, je suis le seul patron. C’est la dernière fois ! Appelez-moi la sécurité et mettez-le dehors ! C’est la dernière fois, vous avez compris !“, a grondé Eto’o, ordonnant de faire sortir Tollo.
Escalade des tensions entre Marc Brys et Samuel Eto’o
Quelques secondes après avoir ordonné l’éviction de Cyrille Tollo, Samuel Eto’o s’est tourné vers Marc Brys pour lui demander de rester, contre l’avis du ministère, le mettant ainsi en position de choisir son camp dans le conflit qui secoue le football camerounais.
Confrontation directe
L’interaction a rapidement dégénéré. “Ne me touchez pas !” a lancé l’ancien Blaugrana au Belge, qui avait simplement posé sa main sur son épaule de façon courtoise. Surpris, Brys a répondu : “Pourquoi vous me parlez comme ça ?”
Eto’o a alors rétorqué avec force : “Je suis le Président. Si vous voulez travailler avec nous… Vous êtes entraîneur parce que je vous ai nommé. Vous n’êtes pas entraîneur parce que quelqu’un d’autre vous a nommé. Vous avez fait beaucoup de manquements. Et je vous prie de rester dans cette réunion. Si vous ne restez pas, je suis obligé d’interroger mon comité exécutif comme la loi me le demande. Donc je vous prie une fois de plus, de rester ici s’il vous plaît.”
L’échange s’envenime
Marc Brys, visiblement ému, a tenté de répondre : “Cela fait deux mois que je suis ici.” Eto’o l’a interrompu : “Je suis le Président.” Brys a essayé de reprendre la parole : “J’ai beaucoup de respect pour le joueur, mais c’est moi qui décide à la fin…” Mais avant qu’il ne puisse finir sa phrase, Eto’o est sorti de ses gonds.
“Vous, vous ne décidez pas ! Parce que ce que vous faites, monsieur le sélectionneur, c’est moi qui l’assume, ce n’est pas vous. C’est moi le Président de la fédération. Dans votre pays, je ne le fais pas. Et vous ne me parlez pas comme ça monsieur le sélectionneur. N’oubliez pas, en tant que footballeur, vous, vous ne pouvez jamais me parler. Donc maintenant, je suis le Président. Vous ne me parlez pas comme ça ! Vous vous asseyez et on travaille. Arrêtez un peu ce bordel ! Il est temps d’arrêter ce bordel !”
Brys tacle Eto’o… et s’en va !
Dans une colère noire, le Président de la Fécafoot, Samuel Eto’o, n’a pas hésité à hurler aux oreilles de Marc Brys, lui reprochant de tolérer la situation ubuesque qui prévaut depuis plusieurs semaines et de salir l’image du Cameroun. “Mais ce n’est pas possible… Vous pensez que vous êtes dans quel pays monsieur ? Vous pensez que je peux faire ça en Belgique ? Comment pouvez-vous faire ça au Cameroun ?” a-t-il lancé. Eto’o a également rappelé à Brys : “J’ai été entraîneur.” Ce à quoi Brys a répondu ironiquement : “Pour 3 semaines…”
Nouvel élan de colère (et d’ego) de Samuel Eto’o : “Oui ! Et j’ai été un très très grand joueur ! Très très grand joueur !” Brys l’a félicité ironiquement en lui serrant la main, avant qu’Eto’o ne lâche en guise d’apothéose de cet échange tendu : “Et si vous partez, vous ne reviendrez plus !” Brys ayant quitté la pièce, Eto’o a ensuite ordonné à son directeur : “Convoquez mon comité exécutif.”
Conséquences à venir
En attendant le communiqué incendiaire de la Fécafoot, il semble peu probable que les deux hommes puissent continuer à travailler ensemble après une telle scène. Tout porte à croire que la Fécafoot va suspendre Brys et nommer un staff alternatif. Le football camerounais se retrouve plus que jamais en pleine crise.
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