L’ancienne vedette du football camerounais, Samuel Eto’o, traverse des moments difficiles. Arrivé à la FECAFOOT en 2021 pour redresser les choses et embellir l’image du sport roi dans son pays, la star encaisse déroute sur déroute. La dernière fait très mal.
On le dit souvent, être un bon footballeur ne signifie pas automatiquement être un bon dirigeant. Si l’hypothèse se confirme souvent chez les entraîneurs de football, elle est également en train de se confirmer avec Samuel Eto’o au Cameroun. Véritable légende vivante africaine, l’homme âgé aujourd’hui de 42 ans a fait les honneurs du Cameroun dans le monde entier. Auteur de jolies prouesses dans sa carrière de footballeur, notamment avec le FC Barcelone en Espagne, l’Inter Milan en Italie ou encore à Chelsea en Angleterre, l’ancien avant-centre n’y arrive pas en tant que dirigeant de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).
La descente aux enfers d’Eto’o
Élu au terme d’un scénario fou en décembre 2021, Samuel Eto’o arrivait comme le « Messi » qui allait sortir le football camerounais de la boue. Avec un projet alléchant et des idées merveilleuses, le natif de Nkon à Yaoundé avait tout pour réussir. Après quelques belles éclaircies en début de mandat, les choses vont commencer par s’effriter à la FECAFOOT avec des défections ou des renvois en interne qui passent mal. Connu pour sa forte personnalité, Eto’o n’hésite pas à faire des choix forts, n’en déplaise aux autres.
Avec cette méthode rude et des acteurs du football local et même d’anciens cadres des Lions Indomptables « rebelles », les choses se sont rapidement corsées pour le meilleur buteur de l’histoire de la sélection camerounaise (56 buts en 118 sélections). En deux ans de gestion, Samuel Eto’o s’est fait beaucoup d’ennemis. Aujourd’hui, si ce n’est pas Geremi Njitap qui tape du poing sur la table et invite la CAF ou la FIFA à réagir, c’est Joseph Antoine Bell ou certains jours actuels de la sélection qui trouvent que tout va de travers. Parlant justement de la sélection nationale, c’est l’autre point noir qui enfonce l’ancien Catalan.
La réaction sèche de l’État
Alors qu’il a choisi Rigobert Song à la tête des Lions Indomptables pour obtenir de bons résultats, Eto’o n’a pas eu gain de cause. Face à l’incapacité de l’ancien défenseur camerounais à tirer le meilleur de la sélection nationale, le président de la FECAFOOT est aujourd’hui vilipendé. Après la CAN 2023 jouée en Côte d’Ivoire, le chef de l’État Paul Biya a brisé le silence pour assommer le responsable de la Fédération camerounaise de football et son sélectionneur qui a un bilan catastrophique. Comme il l’avait annoncé, le « très vieux » président de la République a décidé de tout prendre au quadruple Ballon d’Or Africain.
« L’État, dans le contexte difficile qui est le nôtre, consent de lourds sacrifices financiers à cet égard (football, ndlr). Il est donc en droit d’exiger une meilleure organisation et de meilleurs résultats. Nous allons y veiller. » indiquait Paul Biya dans un discours à la nation, tout comme le souligne Africafootunited, avant de terminer en disant : « Le Gouvernement et tout particulièrement le Ministère en charge des sports ont reçu des instructions claires sur le sujet. »
L’humiliation de trop pour Eto’o
Sans pitié, la FECAFOOT est écartée du processus du redressement du football camerounais, notamment le choix du nouveau sélectionneur. Comme pour dire stop à Samuel Eto’o, l’on apprend de source sûre, notamment Jeune Afrique, que le processus de recrutement du successeur de Rigobert Song a été confié à une commission spéciale qui n’a rien à voir avec la fédération. Pour un président qui est arrivé en grande pompe et visiblement avec la bénédiction suprême venant de la présidence, il s’agit d’une ultime humiliation de se faire écarter d’un si grand processus.
D’une autre part, il s’agit d’un aveu de taille des dirigeants camerounais au sujet de l’échec retentissant de la FECAFOOT. Après avoir orchestré sa démission, finalement rejetée par les membres du comex, il est peut-être temps pour Eto’o de mettre le voile, définitivement pour sauver le peu « d’honneur » qui lui reste. À cette allure, les choses ne s’arrangeront pas de sitôt. On ne sait pas non plus ce qui adviendra quand la CAF et la FIFA décideront de réagir pour les nombreuses plaintes reçues au sujet du grand 9 camerounais.
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