Contre toute attente, Luis Suarez a annoncé sa retraite internationale ce mardi avec l’Uruguay. Mais El Pistolero, reconnu comme le « diable en personne » au Ghana pour ce qu’il a fait lors de la Coupe du monde 2010, reste imperturbable. Le légendaire attaquant passé par Liverpool, FC Barcelone et l’Atletico Madrid s’adresse aux Ghanéens.
Luis Suarez est une figure incontournable du football mondial, mais pas seulement pour ses performances sportives. Au fil des années, il est devenu l’un des joueurs les plus controversés de l’histoire du football, et ce, autant pour ses exploits que pour ses actes répréhensibles sur le terrain. L’ancien attaquant Blaugrana a toujours su faire parler de lui, que ce soit pour ses dribbles incisifs, ses buts spectaculaires ou ses frasques, qui ont souvent défrayé la chronique. Parmi celles-ci, un épisode reste gravé dans la mémoire collective, en particulier celle des Ghanéens : la fameuse « main de Suarez » lors de la Coupe du monde 2010.
Ce quart de finale entre l’Uruguay et le Ghana reste l’un des matchs les plus mémorables de l’histoire de la Coupe du monde, mais aussi l’un des plus controversés. Alors que le match se jouait dans les dernières minutes de la prolongation, le Ghana, porté par une nation entière, était sur le point de devenir la première équipe africaine à atteindre les demi-finales de cette prestigieuse compétition. Mais alors qu’un tir ghanéen semblait destiné à franchir la ligne de but, Suarez, dans un geste désespéré, a utilisé ses mains pour empêcher le ballon de rentrer. Ce geste, bien que répréhensible, était un acte de survie pour son équipe.
Immédiatement expulsé pour cette faute, Suarez laissait sa place à la merci du destin, offrant un penalty au Ghana. Asamoah Gyan, l’un des meilleurs joueurs de l’équipe ghanéenne de l’époque, se présente pour tirer ce penalty crucial. La tension était à son comble, mais le ballon, frappé avec force, va heurter la barre transversale. Le Ghana venait de perdre une occasion en or d’écrire l’histoire. À l’inverse, l’Uruguay, soulagé par cet échec, parvient à se qualifier pour les demi-finales après une séance de tirs au but. Le Ghana quant à lui, rentre chez lui, le cœur lourd et l’esprit tourmenté par ce « coup du sort ».
Une cicatrice encore ouverte chez les Black Stars
Cet incident a laissé une empreinte indélébile sur les cœurs des Ghanéens, qui ont vu en Suarez un symbole de leur désillusion et de leur souffrance. Le joueur uruguayen, malgré sa suspension pour le reste de la compétition, est devenu l’ennemi public numéro un au Ghana, où il est toujours perçu comme « le diable en personne ». Pour beaucoup, cet acte antisportif incarne la trahison de leurs rêves de gloire mondiale, une blessure qui, même après douze années, n’a toujours pas cicatrisé.
En 2022, lors de la Coupe du monde au Qatar, le sort a voulu que l’Uruguay et le Ghana se retrouvent une nouvelle fois en phase de groupes. Ce match, au-delà de son enjeu sportif, était marqué par le poids du passé et par la revanche que beaucoup de Ghanéens espéraient voir se réaliser. Avant cette rencontre, Suarez s’est exprimé lors d’une conférence de presse où il a été confronté à son passé. Un journaliste ghanéen, portant la voix de tout un peuple, lui a rappelé qu’il était toujours perçu comme « le diable » au Ghana et que la nation attendait avec impatience le moment de le voir prendre sa retraite.
« Je ne m’excuse pas », affirme Suarez avec fermeté
La réponse de Luis Suarez ne s’est pas faite attendre, et elle fut à la hauteur de son personnage : direct, sans concession et fidèle à sa réputation de joueur qui ne recule devant rien. « Je ne m’excuse pas », a-t-il déclaré, sans détour. Pour lui, ce qui s’est passé sur le terrain en 2010 n’était rien d’autre qu’un acte de survie pour son équipe. Il a rappelé que le Ghana avait eu une chance de se qualifier grâce au penalty, mais que c’était Gyan qui avait échoué, et non lui. Selon lui, tout joueur aurait agi de la même manière dans une situation aussi cruciale.
« Je n’ai pas à m’excuser pour ce qui s’est passé. J’ai pris un carton rouge, un penalty a été accordé, et ce n’était pas moi qui ai manqué le tir. Le joueur ghanéen lui-même a dit qu’il aurait fait la même chose à ma place. C’est le football, et je ne regrette rien », a-t-il ajouté. Pour Suarez, la morale de cette histoire est simple : dans le football, la victoire est tout ce qui compte, et parfois, elle exige des sacrifices qui peuvent sembler injustes ou immoraux, mais qui sont, en fin de compte, légitimes.
La polémique continue au Ghana, Suarez prend sa retraite internationale
La sortie de Luis Suarez a évidemment ravivé la douleur des Ghanéens. Au Ghana, la rancœur contre Suarez est toujours vive, mais pour l’Uruguayen, cet épisode fait partie du passé. Ce qui compte désormais pour lui, c’est de continuer à jouer, à marquer des buts, et à écrire de nouveaux chapitres dans sa carrière, qu’ils soient célébrés ou contestés. Pour beaucoup, Luis Suarez restera à jamais « le diable » du Ghana, mais pour lui, il n’est qu’un footballeur qui a fait ce qu’il fallait pour que son équipe gagne. Et pour cela, il n’a aucune excuse à présenter.
Ce mardi, Luis Suarez a laissé entendre qu’il s’apprête à tirer sa révérence sous le maillot de la Céleste. Dans un moment chargé d’émotion, le joueur a annoncé en conférence de presse qu’il disputerait son dernier match en sélection dans la nuit de vendredi à samedi, lors d’une rencontre cruciale face au Paraguay. Ce match, qui marquera la fin d’une ère pour l’Uruguay, se déroulera à l’Estadio Centenario de Montevideo, un lieu symbolique pour le football uruguayen.
Au cours de ses 17 années en équipe nationale, Luis Suarez a marqué l’histoire du football uruguayen. Avec 69 buts en 142 sélections, il est le meilleur buteur de l’histoire de la Céleste, et surpasse même des icônes telles que Diego Forlán. Mais au-delà des statistiques, c’est par son impact sur le terrain que Suarez s’est distingué. En 2011, il a été l’un des artisans majeurs de la victoire de l’Uruguay en Copa America en offrant à son pays son 15e titre continental, un record.
Pour son ultime sortie sous le maillot de la Céleste, Luis Suarez affrontera le Paraguay dans un match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Bien que l’enjeu sportif soit de taille, l’attention sera surtout portée sur l’adieu de « El Pistolero » à son public. Ce sera un moment historique pour les fans uruguayens, qui diront au revoir à l’un des plus grands joueurs que leur pays n’ait jamais produits.
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