Quelques heures après la lourde défaite contre Anthony Joshua, le clan Francis Ngannou se lâche. Aux côtés du Predator depuis plusieurs années, John M’bumba, l’un des entraîneurs, a confié au journal L’Équipe l’état de son athlète après la violente leçon reçue et les erreurs qui ont coûté cher.
Francis Ngannou a subi la plus grosse défaite de sa carrière dans le monde des sports de combat. Battu à trois reprises dans sa carrière au MMA, à l’UFC, le Camerounais s’en tirait plutôt bien (sans défaite par KO). Lors de sa première sortie en boxe anglaise, il a séduit contre Tyson Fury. Dès lors, sa cote de popularité a grimpé en flèche. Rapidement, la WBC l’a envoyé directement dans le top 10 des meilleurs boxeurs poids lourds. Après ce classement qui a fait beaucoup de bruit, les grands boxeurs se sont présentés pour tester la force de frappe, tant redoutée du Predator. Parmi ces derniers, il y a un certain Anthony Joshua.
Les confessions touchantes de John M’bumba
En effet, l’ancien champion (à deux reprises) anglais de 34 ans a envoyé un gros contrat à Francis Ngannou pour un combat validé par les Saoudiens le 08 mars. Après sa belle prouesse contre Fury, l’ancien champion de l’UFC voulait se servir de cette nouvelle occasion qui lui rendrait beaucoup plus riche, pour s’affirmer. Malheureusement, la marche était trop haute. Au moment de vérité, Joshua n’a pas fait de cadeau et au bout de deux rounds, le combat était plié avec un résultat sans appel : défaite par KO lourd du Predator.
S’il reconnaît que la marche était très haute avec Anthony Joshua, Francis Ngannou a été épaulé dans cette logique par John M’bumba qui l’entraîne tout comme Dewey Cooper. D’après l’entraîneur français de 40 ans qui a été interrogé par le journal L’Équipe, la défaite fait très mal. « C’est une désillusion. On espérait remporter une victoire par KO. Pour ça, je pensais qu’il fallait un certain niveau d’intensité, s’engager. Il fallait gagner avant la limite, car le pointage ne nous aurait pas été favorable, comme ça avait été le cas contre l’Anglais Tyson Fury en octobre dernier, » a-t-il d’abord avancé l’ancien boxeur.
Pour M’bumba, Joshua n’a pas considéré le combat comme une exhibition comme c’était le cas avec Fury. « Ce n’était pas le même combat. Contre Fury, c’était un combat exhibition, son premier en boxe. Contre Joshua, c’était une demi-finale mondiale. Joshua l’a pris vraiment au sérieux. Il savait l’importance de briller. On avait visé la lune, mais c’était un peu trop haut. Il aurait fallu faire deux combats moins importants, pour acquérir de l’expérience. »
Effectivement, les millions d’amateurs de boxe anglaise ont vu la différence abyssale entre Francis Ngannou et AJ. Sans grande expérience, le natif de Batié, qui était sans doute trop en confiance, n’a pas cherché à s’y prendre avec douceur et surtout contrer les attaques de son adversaire, qui compte désormais 28 victoires, dont cette dernière qui est l’une des plus belles de son palmarès.
« Francis était un peu déboussolé »
Dans l’entretien avec L’Équipe, M’bumba a donné des nouvelles de son poulain qui a vécu la plus grosse humiliation de sa carrière. « Il était un peu déboussolé après le combat. C’est la première fois qu’il perd de cette manière. Psychologiquement, ce n’est pas évident. Au vestiaire, on l’a entouré, il a senti de la chaleur humaine. Et je l’ai vu ce matin. Il est plutôt bien. Il se sent supporté, épaulé. » Abattu comme Ngannou, John estime qu’ils ont fait beaucoup trop d’erreurs dans la préparation du combat.
Pour le coach, il a manqué d’expérience dans la gestion du timing où ils étaient arrivés beaucoup trop tôt comme le recommandaient les organisateurs. « Cette fois, la chance du débutant n’a pas souri à Francis. On a vu ce qu’est la boxe professionnelle. On est arrivé avec beaucoup d’envie, mais, à un moment, ça ne suffit plus. On a manqué d’expérience. Par exemple, on est arrivé au vestiaire à l’heure qu’on nous a dite, cinq heures avant le combat. C’était beaucoup trop. Joshua, lui, n’est arrivé que trois heures avant. On apprend, » a-t-il soufflé.
Vivement que la douleur de la défaite passe et que l’on retrouve au plus vite le Predator qui a fait vibrer l’Afrique toute entière avec ses prouesses dans le monde entier.
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