Florentino Pérez, président du Real Madrid et patron du groupe espagnol ACS, est désormais dans le viseur de l’ONU. Son entreprise figure sur la liste des sociétés impliquées dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, considérées comme illégales au regard du droit international. Cette décision ravive le débat sur la responsabilité des entreprises opérant dans les territoires occupés.
Alors que l’Assemblée générale de l’ONU bat son plein à New York, sur fond de crises humanitaires et de tensions au Moyen-Orient, le gouvernement espagnol de Pedro Sánchez s’impose comme un acteur très engagé en faveur de la cause palestinienne. Dans ce climat diplomatique marqué par une reconnaissance accrue de l’État palestinien par plusieurs pays — dont la France, le Royaume-Uni, le Canada, le Portugal, la Belgique et l’Australie — l’ONU a publié une liste d’entreprises opérant dans des colonies israéliennes jugées illégales en vertu du droit international. Parmi elles figure ACS, le groupe dirigé par Florentino Pérez, président du Real Madrid, selon El País.

L’inclusion sur cette base de données, qui réunit 158 sociétés (138 israéliennes et quatre espagnoles), ne constitue pas une condamnation juridique mais un avertissement. Elle vise à inciter les entreprises concernées à réévaluer les risques de complicité dans des violations des droits humains. Outre ACS, apparaissent également l’ingénierie publique Ineco, le constructeur ferroviaire CAF et SEMI, anciennement détenue par ACS. L’ONU met en avant leur participation au tramway de Jérusalem, reliant la ville à des colonies, et rappelle que les activités répertoriées s’étendent d’août 2019 à avril 2025.
La réaction de Florentino Pérez
Face à ces révélations, les réactions se multiplient. Ineco assure n’accepter aucune nouvelle commande depuis 2023 et se contente d’achever les projets en cours. CAF, de son côté, défend la légitimité du tramway en mettant en avant ses bénéfices locaux et un contrat évalué à 1,8 milliard d’euros. Quant à ACS, Florentino Pérez dénonce une inclusion « injustifiée » et exige le retrait immédiat de son groupe de la liste onusienne.
Cette base de données, mise à jour régulièrement depuis 2020 par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, recense aussi des multinationales étrangères comme Expedia, Airbnb, Booking, Motorola, ainsi que l’ingénierie française Egis. Bien qu’elle n’entraîne pas de sanctions légales, sa portée symbolique est forte : elle met en lumière la responsabilité des entreprises dans les territoires occupés et alimente un débat sensible, alors que le nom de Pérez, figure majeure du sport et des affaires en Espagne, se retrouve au cœur d’une tempête diplomatique et médiatique.
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